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Aelis Couture FW 2025-26 : Le rouge comme langage universel

@viktoriia_photographer
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Pour sa collection automne-hiver 2025-2026, la maison Aelis Couture offre une déclaration d’amour à l’humanité. Intitulée “Love to Love”, cette saison se veut une ode à la paix, à la délicatesse, à l’union des contraires. Dans un moment historique où tout semble fragile, Sofia Crociani – fondatrice et directrice artistique de la maison – compose un vestiaire engagé, éthéré, profondément spirituel.



Un fil rouge comme fil conducteur

C’est le rouge qui trace la ligne narrative du défilé. Rouge pourpre, rouge rubis, rouge laqué ou encore rouge oxyde… Le rouge comme langage, comme symbole, comme trait d’union. Il devient le pont entre les hémisphères nord et sud, entre l’Orient et l’Occident. Il incarne cette volonté de relier plutôt que d’opposer.

Ce choix chromatique ne relève pas du hasard. Il est le fruit d’un voyage en Turquie, où Sofia, invitée par l’ambassade italienne et le consulat pour une série de conférences sur la mode durable, découvre à Hierapolis – cité antique au carrefour des civilisations – un territoire sacré qui va nourrir sa réflexion. Là, au milieu des vestiges romains et des drapés de marbre translucide, naît l’inspiration. L’art, l’écologie, la transmission : les piliers de son langage créatif prennent forme dans un théâtre à ciel ouvert.


Une mode éthérée, consciente, sculptée

La collection se compose de silhouettes sculpturales, pensées comme des reliques modernes. Une bande de satin rouge sang en soie italienne repose sur l’épaule, alourdie par des broderies de cristaux rouges et chaînes dorées, formant une robe-bijou fluide et précieuse. Un bustier en velours de soie taillé “au sabre” par la maison Prelle s’ouvre comme une rose sur une jupe d’organza de soie biologique.

Les matières, toutes choisies avec soin, traduisent un engagement éthique : velours de soie, chenille dense comme la fourrure, coton velouté… Une alternative aux peaux animales qui s’inscrit dans la quête d’une beauté plus respectueuse du vivant.



L’amitié comme moteur créatif

Une pièce maîtresse du défilé est née d’une collaboration avec l’artiste Christine. Ensemble, Sofia et elle imaginent une œuvre en tulle translucide upcyclé, structurée par des cordes métalliques platine et des dentelles tissées à la main. Légère, aérienne, presque spectrale, la silhouette occupe l’espace comme une sculpture vivante. Ce dialogue artistique illustre la beauté de l’amitié, du respect mutuel, de la sororité créative.


Bijoux anciens et futurs souvenirs

Les bijoux signés Les Intéressants viennent ponctuer les passages du show. Cristaux de lustres du XVIIIe siècle, perles anciennes, sequins précieux apparaissent entre les rubans métalliques et les pendentifs translucides. Une pièce se distingue : un collier en dentelle et cordes, qui épouse les mouvements naturels du corps et fait écho à une chevelure sauvage à la Donatello, teintée de mémoire punk.


Un vestiaire masculin, poétique et subversif

La collection ne s’adresse pas qu’aux muses féminines. Chez l’homme aussi, l’élégance se veut audacieuse. Un costume en velours bleu, porté avec un pantalon en laine mérinos violet profond, dessine une silhouette “fleurie” inattendue. Détail poétique : une plume écarlate, confectionnée à partir de fines bandes de bambou par Mattiart, posée délicatement sur la monture de lunettes rouges, comme une ponctuation silencieuse.


Les Bains : un théâtre pour les déesses de l’avenir

Le show se clôt dans le mythique club Les Bains, où les muses d’Aelis deviennent les déesses d’un nouvel Hades. Entre mémoire et futur, écologie et mythologie, elles défilent dans une atmosphère suspendue. Orpheu, figure fantasmée à la voix puissante, ouvre la scène comme un rite antique revisité.

Dans le film qui accompagne la collection, une dernière image d’Hierapolis vient clore le voyage : Aelis y entame son “Arkeo Fashion Future”, entre vestiges et réinvention.


Conclusion

Avec Love to Love, Aelis redonne un sens sacré à la mode. Une mode qui ne crie pas, mais qui murmure l’urgence de se reconnecter. À la nature, à l’histoire, à l’autre. À travers le rouge, Sofia Crociani insuffle une force douce, presque mystique, et rappelle que l’élégance ne vaut que si elle est traversée d’humanité.


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