Inas X ou l’art d’allumer deux ciels en un seul regard
- Elykia
- 4 août
- 2 min de lecture

Chanteuse née à New York, enracinée en Palestine, électrisée par Los Angeles et fascinée par Paris : voici l’itinéraire d’une météore qui conjugue les continents comme d’autres accordent des accords mineurs.
Née à Brooklyn il y a trente-et-un ans, d’un père originaire de Bethléem et d’une mère de Ramallah, Inas X grandit sur deux bandes-son : le hip-hop qui résonne dans Flatbush et les mélopées arabes que l’on fredonne à la maison. Très tôt, elle affine son oreille, piano classique puis ateliers d’écriture, avant de trouver sa voie dans la pop urbaine. C’est “Love Is” (2015) qui la propulse hors du quartier ; suivent les singles “Stupid” et “Only Babe” (2018), deux EP autoproduits et plusieurs featurings avec Fetty Wap ou PnB Rock. Au compteur : des dizaines de millions de streams, une fan-base fidèle et la volonté farouche de garder l’empreinte moyen-orientale qui pulse sous chaque mesure.
Invitée à la Fashion Week, Paris devient sa nouvelle muse. La capitale lui rappelle New York « mais plongée dans un bain de velours », dit-elle. Du premier show au dernier after, elle s’imprègne : le tailoring précis, la rigueur d’une robe haute couture, le glamour entre chien et loup. Elle y voit son propre reflet : brute et sophistiquée, urbaine et intime.
Dans sa valise, les contrastes se bousculent. Jogging oversize au matin, corset incrusté de strass le soir ; verbe cru de Brooklyn, douceur d’une langue arabe qu’elle refuse de laisser dormir ; flow rap musclé et envolées pop lumineuses. « Je porte ce que je veux, je chante comme je veux », tranche-t-elle, consciente qu’aucune liberté ne se négocie. Pour elle, la féminité n’est pas un ornement : c’est un noyau d’énergie qu’on libère à volonté.
Cette énergie irrigue ses morceaux. Inas chante la conquête de soi ; elle tend son micro aux femmes que l’histoire a trop souvent reléguées hors champ. « Une femme consciente de son propre pouvoir change la topographie du monde », martèle-t-elle. Sur scène, beats trap et nappes électro-orientales s’entrelacent ; pour son prochain album, elle promet un dialogue serré entre anglais, arabe et, glisse-t-elle en souriant, quelques vers en français.
Flâner dans Paris aiguise son regard : Belleville pour la mixité, l’Opéra pour la majesté, les quais pour l’écho de Piaf. Chaque façade semble coulisse potentielle, chaque quartier un clip en attente. De ces contrastes naît une esthétique neuve : luxe qui frôle le street, sensualité qui jouxte le volume oversize, tout comme sa musique mêle pulsations urbaines et éclats moyen-orientaux sans demander la permission.
Avant de reprendre l’avion, Inas promet un retour sonique : un titre tissé de lumière parisienne, d’épices de Ramallah et d’électricité californienne. « Le monde est trop vaste pour qu’on se contente d’une seule voix », souffle-t-elle en refermant sa veste scintillante. Son mantra ? Raconter sa trajectoire, entière, multilingue, indomptée et inviter chacune à faire de même, jusqu’à ce que les frontières se dissolvent dans le rythme de leurs refrains.
Productrice Exécutif : @jayciaoffice.pr
Photographe / Vidéaste : @itumbambokolo_
Assistante Styliste : @juliette.ver / @khaula_bena
Styliste : @sielle.styliste
Maquilleuse : @emmanuelle.dms
Journaliste : @iamtheselma



















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