Aouatefe Lahmani
- Mrs Chanel Aïssa
- il y a 13 heures
- 3 min de lecture
Quand on veut diriger, décider, créer, on est constamment jugée... et pourtant, c’est ce combat-là qui me nourrit.
À la croisée du cinéma, de l’écriture, de l’entrepreneuriat et du podcast, elle avance avec une énergie rare :
déterminée, bosseuse, curieuse… et malgré elle, délicieusement drôle.
Aouatefe Lahmani, née à Besançon et élevée à Mulhouse par une mère monoparentale, est d’origine franco-marocaine. Elle évolue entre deux cultures, son coeur tantôt à Meknès tantôt en France. Dès l’enfance, elle cultive une passion pour la scène, le chant, la danse ou encore le théâtre.
Derrière cette pluralité de casquettes, une même volonté persiste : être libre, sincère et porter haut ses convictions.
Quel a été le déclic qui t’a donné envie de te lancer dans autant de projets différents, entrepreneuriat, cinéma, écriture et podcast ?
Je ne sais pas si on peut parler de déclic. C’est juste que je n’avais plus envie d’être dans l’attente des castings.
J’ai décidé de créer mes propres projets, d’écrire, de réaliser, parce qu’en France, souvent, quand tu reçois un scénario, tu te retrouves soit nue, soit caricaturée, parfois même les deux en même temps. J’ai préféré créer mes propres castings et raconter mes propres histoires.
Ton moment le plus marquant, devant ou derrière la caméra ?
Comme réalisatrice, c’est la première fois que mon court métrage a été projeté en salle, avec un public.
Entendre leur réaction au twist final, c’était magique.
Et comme comédienne, le moment où le public rit pour la première fois sur scène, c’est inoubliable.
Quelle place donnes-tu à ton vécu personnel dans tes projets ?
Toute ma vie.
Tout ce que j’écris contient une part de moi :
une rencontre, un souvenir, un instant vécu. Toujours.
Quelles sont les valeurs qui guident chacun de tes projets ?
L’authenticité, la sincérité, la générosité, la liberté et l’humour.
Comment trouves-tu l’équilibre entre toutes tes casquettes ?
Il n’y en a pas. C’est le chaos total. Mes journées peuvent durer 24 heures d’affilée.
Mais mes proches m’aident à garder les pieds sur terre.
Je ne fais pas un métier stable, mais je trouve mon équilibre dans mon entourage.
Les obstacles que tu as dû surmonter en tant que femme ?
Être prise au sérieux. Être une femme, c’est déjà un combat, peu importe le domaine.
Dans le milieu artistique, il faut prouver dix fois plus.
Quand on veut diriger, décider, créer, on est constamment jugée, sur le physique, l’âge, l’intelligence. Et pourtant, c’est ce combat-là qui me nourrit.
Quels sujets te tiennent le plus à cœur ?
La femme, son humour, sa puissance, ses contradictions, mais aussi les injustices sociales.
J’aime montrer que derrière chaque échec, il y a quelque chose de constructif.
J’ai horreur de l’injustice, donc je la dénonce à ma manière, à l’image.
Ce que tu veux que le public ressente après avoir vu ton travail ?
Une émotion, toujours.
Que ce soit dans l’humour ou le drame, je veux qu’ils rient et qu’ils pleurent en même temps.
Si une personne rit, comprend une injustice, ou en tire quelque chose de positif, j’ai tout gagné.
Et quand on me dit qu’un podcast ou une vidéo a aidé quelqu’un à prendre une décision, c’est le plus beau des cadeaux.
Comment gères-tu les moments de doute ?
Je crois qu’on ne les gère pas. Les doutes font partie de la vie, surtout dans un métier artistique.
Même avec de l’expérience, ils ne disparaissent jamais.
Mais c’est ce qui nous pousse à continuer, à apprendre, à évoluer.
Quel conseil donnerais-tu à une jeune femme qui rêve d’une carrière aussi plurielle ?
De ne pas écouter les autres. D’écouter son cœur et d’y aller à fond.
De croire en elle, de ne pas attendre qu’on lui donne une chance.
Travaille, expérimente, rate, recommence. C’est ça, la clé : persévérer et rester fidèle à soi-même.
Comment décrirais-tu ton style vestimentaire au quotidien ?
Sobre, minimaliste et élégant.
J’aime les pièces structurées, les couleurs neutres noir, beige, blanc cassé, gris et surtout les blazers à épaulettes. C’est ma pièce phare.
Tes trois indispensables avant un rendez-vous important ?
Un tailleur bien coupé, une chemise blanche et des talons. Les talons changent tout : la posture, l’attitude, la confiance.
Tes marques de référence ?
Saint Laurent pour la structure et l’élégance,
The Frankie Shop pour le confort et le style du quotidien, et Zara pour le côté minimaliste accessible.
Un mot pour Yris Magazine ?
La persévérance est la clé. Il faut travailler énormément, parfois sans voir de résultat immédiat, mais ne jamais lâcher.








































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