Le rap est un mouvement culturel et musical qui tire ses origines du hip-hop. C’est l’une des formes d’expression les plus brutes de par son franc-parler et son absence de règle. Elle puise son origine dans son aspect revendicateur d’un côté et de l’autre elle souligne une introspection poétique de l’artiste. Quand on parle de l’industrie du rap en France, on prend le soin de distinguer le rap féminin et le rap masculin. Dans cette brèche-là, de nombreuses artistes comme Diams ont su prendre de la hauteur sur le crédit qu’on laisse aux femmes et ainsi dominer la scène musicale. L’authenticité et l’optimisme ont été les deux ingrédients majeurs de son succès, choses qu’on retrouve aujourd’hui chez Leys de son vrai nom Leslie, découverte dans la première saison de l’émission de rap Nouvelle école sur Netflix.
« Je ne me soucie pas de vivre dans un monde d’homme si je peux y être une femme »,
Marilyn Monroe
Parle-nous un peu de toi ?
Je m’appelle Leys et je suis rappeuse. Je fais de la musique depuis 2014. C’est une passion qui a marqué mes 10 dernières années et qui s’est concrétisée par la sortie de mon EP le 8 mars 2024. C’est un projet qui porte mon nom et qui décrit authentiquement les abysses de ma vie. Ce sont mes craintes, doutes, mon bazar du « lundi » au « dimanche » que j’ai relaté sans filtre.
Qu’est-ce qui t’a amenée à te lancer dans une carrière musicale ?
J’écoutais beaucoup de rap quand j’étais jeune. Le réel déclic a été Nicki Minaj qui est aujourd’hui un pilier du rap. J’ai été fascinée par la femme qu’elle représentait, l’artiste qu’elle incarnait, la manière dont elle portait la puissance féminine en rivalisant avec tous les hommes. Dans ma playlist et mes influences, on retrouve des artistes comme Kery James, Youssoupha, Booba ou encore Young Thug.
Quel est le processus créatif de tes chansons, as-tu un rituel qui précède ta source d’inspiration ?
C’est assez ironique mais me faire briser le cœur. L’inspiration découle de mon quotidien, des différentes choses qui peuvent m’arriver et me marquer. La guérison ne succède pas de suite à mes écrits. J’écris au contraire de manière brute, après avoir plus ou moins digéré la pilule. Je cherche autant à présenter le fond et la forme de l’histoire afin d’en extraire chaque émotion.
Que penses-tu de l’évolution du rap ?
Quand on pense au rap, du fait de ses origines, le premier mot qui nous vient est « revendication ». Beaucoup de personnes pensent que le rap d’aujourd’hui a perdu de son charme, mais j’essaye de voir le positif de cette évolution en me disant que chaque artiste vient avec une palette différente. Chacun d’entre eux ramène un univers. Alors si le rap est plus accessible aujourd’hui, c’est parce qu’on reconnaît qu’il existe de nombreuses manières de faire les choses artistiquement parlant.
En tant qu’artiste, quel message aimerais-tu transmettre ?
Dans mon EP, je traduis ma vie sans filtre, l’authenticité brute de mon vécu. Je suis une femme de 26 ans, j’ai mes galères, mes peines de cœur et toutes les nuances de mon environnement.
Quel est le rôle de la femme dans le milieu de la musique ?
Comme dans la vie de tous les jours, ce n’est pas évident. Comme dans chaque histoire, le personnage principal, ici la femme, a un parcours compliqué. L’aspect positif de l’industrie féminine, c’est que le marché est moins saturé que celui des hommes et le nombre de sujets à aborder plus conséquent. Il faudrait profiter de cet aspect-là pour pouvoir se hisser de manière à tirer toutes celles qui arriveront avec aussi un vrai projet et une réelle envie de porter un message.
Quelles sont tes plus grandes réussites à l’heure actuelle ?
Ma plus grande fierté artistique, c’est de me dire que quand je regarde mes vidéos d’avant et aujourd’hui, le message n’a pas changé. Je revendique les mêmes choses et possède les mêmes valeurs. Ce n’est pas un rap genré mais plutôt qui s’adresse à tout le monde. Je suis aussi fière d’être accompagnée par une belle équipe avec qui je grandis tous les jours.
Quels sont tes projets à venir ?
Être plus régulière dans mes projets, le dernier a mis 10 ans à se concrétiser ; collaborer avec des artistes qui épousent ma vibe et mon message.
Quelle est la place de la mode dans ton expression artistique ?
La mode permet de consolider l’un des premiers réflexes humains, le jugement. On se doit ainsi de pouvoir l’utiliser comme moyen d’expression de sa personne surtout quand on veut se porter en tant qu’artiste. Assumer son style permet ainsi d’une certaine manière de consolider et d’apporter du crédit à son discours.
Comment choisis-tu tes tenues de scène ?
J’ai une styliste, j’ai ma mère et je m’adapte à l’événement. J’aime mettre mes atouts en valeur, ça a le don de me rendre entière. Mes indispensables sont indéniablement les combinaisons et les bottes en fourrure.
Décris ton style en 3 mots
Coquette, Versatile, Assumé
Un mot pour nos lecteurs
Soyez vous-même, c’est une phrase assez bateau mais qui prend son sens quand on veut montrer son talent. Épousez cette part de vous dans laquelle vous vous sentez confortable et à vos aises. Le plus important c’est de se sentir bien dans ce que l’on est.
Journaliste : Selma Seghiouer
Directeur de projet : Itumba Mbokolo
Directrice artistique : Galie ALI
Photographes : Kenny VANDAL
Styliste : Galie ALI
Ass. Styliste : Joy MOULONDO
Maquilleuses : Mélissa FILA & Claire BEAUCHAMP
Fashion PR : Jaycia Office
Veste : Leather Hunter, Jupe : Joy MOULONDO
Veste : Leather Hunter, Jupe : Joy MOULONDO
Trench : Tribal Hotel Cagoule et Robe : 3MOIRES Gants ALGIERI PARIS Bijoux 𝚁𝙾𝚈𝙰𝙻 𝙿𝙸𝙴𝙲𝙴𝚂 𝙵𝙾𝚁 𝚀𝚄𝙴𝙴𝙽
Trench : Tribal Hotel Cagoule et Robe : 3MOIRES Gants ALGIERI PARIS Bijoux 𝚁𝙾𝚈𝙰𝙻 𝙿𝙸𝙴𝙲𝙴𝚂 𝙵𝙾𝚁 𝚀𝚄𝙴𝙴𝙽
Cagoule : 3MOIRES Gants ALGIERI PARIS Bijoux 𝚁𝙾𝚈𝙰𝙻 𝙿𝙸𝙴𝙲𝙴𝚂 𝙵𝙾𝚁 𝚀𝚄𝙴𝙴𝙽
Chapeau : TRADEVINTAGE Meantau Fourrure : Fahaid Sanober Chaussures : Louboutin
Chapeau : TRADEVINTAGE Meantau Fourrure : Fahaid Sanober
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