Sous le pont Alexandre III, à l’abri d’une boîte de nuit improvisée, Jeanne Friot a donné vie à un défilé automne-hiver 2025-2026 puissant et vibrant, mêlant mode, politique et histoire. La créatrice française, déjà sous les feux des projecteurs grâce à sa participation marquante à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris, continue d’élever sa voix avec une collection où la revendication sociale rencontre l’expression artistique.
Jeanne d’Arc, muse d’un féminisme contemporain
C’est un moment gravé dans les mémoires : une Jeanne d’Arc des temps modernes, parée d’une armure argentée, avançant sur la Seine pendant les JO de Paris. Cette image, au-delà d’être un hommage historique, est devenue une déclaration d’intention pour Jeanne Friot. “Jeanne d’Arc représente ce que ma marque souhaite transmettre : une mode qui protège, élève et revendique”, confie la créatrice.
Cette figure médiévale résonne à travers la collection, comme une métaphore de la résistance et de l’affirmation de soi. Les pièces, fortes et audacieuses, sont imprégnées d’une énergie combative : un coupe-vent argenté imposant, des épaules marquées évoquant des armures, et des ceintures nouées sur des trenchs longs comme des symboles de liens à briser.
Une mode inclusive et revendicative
Sur le podium, Jeanne Friot ne se contente pas de raconter une histoire. Elle incarne un cri de rage, une rébellion contre les normes oppressives. “Être réduit au silence, c’est permettre au patriarcat de continuer à écrire l’Histoire à sa manière”, affirme-t-elle. À travers ses créations, elle donne une voix à celles et ceux qui n’en ont pas assez : les femmes, les minorités queer, les individus invisibilisés.
Les vêtements deviennent alors des manifestes. Un tee-shirt arbore fièrement l’inscription “A Woman is Somebody, not Some Body”. Des manteaux oversized en fourrure rouge éclatante, des bombers noirs imposants et des sweats à capuche évoquant des cottes de mailles réinventent les codes de la mode avec une audace affirmée.
Les couleurs jouent aussi leur rôle : le rouge, le noir, l’argenté et le blanc se croisent et s’entrechoquent pour dessiner une palette saisissante, presque guerrière. Les motifs tartans, chers à la marque, s’invitent sur des pièces inattendues, tandis que les ceintures – signature de Jeanne Friot – structurent les looks avec une intensité revendicatrice.
Une mode durable et visionnaire
Pour Jeanne Friot, la mode ne se limite pas à l’esthétique. Elle est politique, sociale, durable. Cette collection automne-hiver 2025-2026 en est la preuve vivante. Chaque pièce est pensée pour durer, pour être portée avec fierté, pour devenir un outil d’expression personnelle et collective.
Sous les lumières tamisées du pont Alexandre III, les mannequins inclusifs qui défilent ne montrent pas seulement des vêtements. Ils racontent une histoire, celle d’un monde en mutation, où la mode devient un langage universel. Jeanne Friot nous rappelle que la mode, à son meilleur, est bien plus qu’un vêtement. C’est une arme. Une armure. Et parfois, un cri de rage.
Commentaires