J.L‑A.L Printemps Été 2026 : « Mille Chaises »
- Issey
- 27 juin
- 2 min de lecture

Quand Jean Luc Lavelle transforme la chaise en éthique vestimentaire
Le 24 juin 2025, une galerie parisienne située à quelques pas des quais s’est muée en champ d’attention. Le public restait debout tandis que les mannequins prenaient place sur des chaises sculpturales, inversant la hiérarchie traditionnelle du défilé. Cette mise en scène radicale signait la présentation de la collection Printemps‑Été 2026 de J.L‑A.L, baptisée « Mille Chaises ».
De la Riviera aux archives oubliées
Le vestiaire puise dans l’imaginaire de 1000 Chairs. Dans le texte d’intention, Lavelle évoque « les bords de calcaire de la Riviera » et « des archives oubliées », cadres d’une réflexion sur l’occupation de l’espace. Ainsi, la chaise n’est plus un objet mais un principe : système de soutien, de contention, de présence réglée. Le vêtement devient architecture portable.
Tailoring de contention
Les silhouettes sont recentrées. Les volumes, plutôt que d’exploser, se concentrent autour d’armatures internes. Les coutures tracent des lignes directrices – rappel des barreaux d’une Windsor – et la fermeture à boutons modulables permet au vêtement de se contracter ou de s’étendre, abolissant la taille fixe. Les œillets, dispersés comme un réseau de ventilation, signalent points de pression et de mouvement.
Modulation par l’absence
Certaines pièces se composent de pans soustraits puis ré‑assemblés. La draperie arrondie sur le devant évoque la précision du moulage plastique, tandis que les lasers perforent la surface en nuées irrégulières interrompues par coupes angulaires, injectant une tension mécanique maîtrisée.
Matières : tension et précision
Cotons, lins et laines italiens et japonais apportent tenue et fraîcheur. Des mélanges lin‑coton côtoient des popelines techniques, tandis que des cuirs à double finition équilibrent souplesse et fermeté. Chaque matière est choisie pour conserver la clarté du tracé et la netteté des arêtes, composant plus une proposition spatiale qu’une simple silhouette.
Capsule PUMA : la mémoire du cuir
La collaboration avec PUMA décline cette logique dans la chaussure : une sneaker en cuir deux tons dont la patine se fonce naturellement, rappelant l’usure douce d’un fauteuil familier. Les empiècements épousent le pied comme un dossier enveloppe le dos.
Scénographie NICEWORKSHOP
Les chaises du studio sud‑coréen NICEWORKSHOP ponctuent l’espace, non comme décor mais comme partition. Les vêtements sont pensés en dialogue direct avec leurs proportions, chaque assise devenant extension de la veste ou du pantalon qui la côtoie.
Fabriqué en Italie, distribué par Slam Jam
La collection est produite en circuits artisanaux dans plusieurs ateliers italiens, garantissant contrôle et précision à chaque étape. J.L‑A.L confie ensuite la distribution mondiale à Slam Jam, assurant que ces "propositions spatiales" atteignent une audience de connaisseurs.
Entre utilité et fiction
« Mille Chaises » ne cherche pas à résoudre le duel entre fonction et expression ; elle les maintient en tension permanente. Dans ce champ immobile où le corps devient site et le vêtement infrastructure, Jean Luc Lavelle propose un mode d’habiter : être assis, être porté, être contenu, sans jamais cesser de se projeter dans l’espace.
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